Les vaginites et les vaginoses

Par Dr Paul Dequire

Qu’est-ce qu’une vaginite ou une vaginose ?

La flore vaginale normale est dominée par les lactobacilles, qui maintiennent un pH acide (environ 4,5) protecteur. Une altération de cet équilibre favorise la prolifération de germes pathogènes.

Les vaginites et les vaginoses sont des infections ou déséquilibres du milieu vaginal, responsables de symptômes fréquents chez la femme.

  • Une vaginite correspond à une inflammation de la muqueuse vaginale, souvent d’origine infectieuse.
  • La vaginose, quant à elle, n’est pas une inflammation mais un déséquilibre de la flore vaginale, sans réaction inflammatoire marquée.

Quelles sont les causes principales ?

Les vaginites sont principalement dues à :

  • Une mycose : principalement due à Candida albicans
  • Une infection sexuellement transmissible (IST) à Trichomonas vaginalis
  • Certaines bactéries (streptocoques, entérobactéries) dans des contextes particuliers

Les vaginoses bactériennes, quant à elles, sont liées à une prolifération de bactéries anaérobies (Gardnerella vaginalis, Mobiluncus, etc.) au détriment des lactobacilles.

Elles ne sont pas considérées comme des IST, mais leur survenue est souvent liée à des facteurs comportementaux :

  • Partenaires sexuels multiples
  • Douches vaginales répétées avec des savons agressifs
  • Antibiothérapie récente
  • Dispositifs intra-utérins

    

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes varient selon l’agent en cause :

  • Mycose : pertes épaisses, blanches, non odorantes, démangeaison, rougeurs
  • Vaginose bactérienne : pertes grises ou blanchâtres, odeur de poisson, sans douleur ni démangeaison
  • Trichomonase : pertes mousseuses, jaunes ou verdâtres, avec parfois des démangeaisons et des douleurs à la miction

Les vaginites peuvent être asymptomatiques chez certaines femmes. Le diagnostic repose donc souvent sur la combinaison de symptômes cliniques et d’un examen gynécologique.

Comment poser le diagnostic ?

Le diagnostic repose sur :

  • L’interrogatoire et les signes cliniques par le médecin généraliste ou le gynécologue
  • Un prélèvement vaginal au laboratoire de biologie médical (celui-ci pouvant être fait par auto-prélèvement)

Des tests rapides existent pour certaines infections (PCR) notamment en cas de suspicion d’IST.

Quel traitement ?

Le traitement dépend de l’agent responsable :

  • Mycose : antifongiques locaux ou oraux (ex. fluconazole)
  • Trichomonase : métronidazole per os (traitement du ou des partenaires nécessaire)
  • Vaginose bactérienne : métronidazole ou clindamycine, par voie locale ou orale

Il est important de ne pas automédiquer une mycose sans confirmation, car une vaginose mal traitée peut favoriser des complications (notamment en cas de grossesse).

Il faut éviter :

Les savons agressifs, les douches vaginales, les protège-slips en permanence.

Prendre soin de sa flore intime, c’est essentiel pour éviter les récidives.

Sources :

  • Haute Autorité de Santé (HAS)Prise en charge des vaginites infectieuses
  • VIDAL.frFiches patients sur la vaginose bactérienne, mycose vaginale, trichomonase
  • Collège National des Gynécologues et Obstétriciens Français (CNGOF)Recommandations pratiques
  • CDC (Centers for Disease Control and Prevention)Bacterial Vaginosis, Vulvovaginal Candidiasis, Trichomoniasis

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