L’hépatite B est une infection virale grave du foie causée par le virus de l’hépatite B (VHB). Si la plupart des personnes infectées parviennent à éliminer le virus naturellement, d'autres développent une infection chronique susceptible d’évoluer vers des complications sévères. Ces conséquences à long terme peuvent être évitées grâce à un diagnostic précoce, un suivi médical adapté et une bonne compréhension des mécanismes de la maladie. Cette page vous présente en détail les principales complications de l'hépatite B, les facteurs de risque associés et les solutions pour les prévenir.
L’infection par le VHB peut prendre deux formes principales : aiguë ou chronique. L’hépatite B aiguë désigne une infection transitoire, souvent asymptomatique ou accompagnée de symptômes bénins, qui dure moins de six mois. Dans la majorité des cas, les adultes en bonne santé guérissent spontanément. En revanche, l’hépatite B devient chronique lorsque le virus persiste dans l’organisme plus de six mois après l’infection initiale. Cette forme chronique est la plus susceptible d’induire des complications sur le long terme.
Les enfants contaminés à la naissance ou dans la petite enfance présentent un risque beaucoup plus élevé de développer une hépatite B chronique, ce qui rend la prévention et le dépistage d’autant plus cruciaux.
L'une des complications les plus fréquentes de l’hépatite B chronique est la cirrhose. Il s’agit d’une destruction progressive du tissu hépatique, remplacé par des nodules fibreux qui altèrent la fonction du foie. La cirrhose peut survenir après plusieurs années d’inflammation chronique. Les principaux signes cliniques comprennent une fatigue persistante, des douleurs abdominales, une jaunisse, une ascite (accumulation de liquide dans l’abdomen) et des troubles de la coagulation. La cirrhose rend le foie vulnérable à d'autres pathologies graves, notamment le cancer.
Le carcinome hépatocellulaire est une complication redoutée des patients atteints d’hépatite B chronique, en particulier ceux souffrant de cirrhose. Le VHB est classé cancérogène par l’OMS, car il peut induire directement des mutations dans l’ADN des cellules hépatiques. Le risque de développer un cancer du foie est significativement plus élevé chez les patients atteints de complications de l'hépatite B, ce qui justifie un dépistage régulier par échographie hépatique et dosage de l’alpha-foetoprotéine (AFP).
L’insuffisance hépatique survient lorsque le foie n’est plus en mesure d’assurer ses fonctions vitales (métabolisme, synthèse des protéines, détoxification). Elle peut résulter d’une cirrhose avancée ou d’une hépatite fulminante, forme particulièrement agressive d’hépatite B aiguë. Cette complication nécessite une prise en charge en urgence, et dans certains cas, une greffe hépatique est indispensable pour sauver la vie du patient.
L’hépatite B ne touche pas uniquement le foie. Elle peut aussi être à l’origine de manifestations extra-hépatiques affectant d'autres organes.
Certaines formes chroniques de l’hépatite B sont associées à des maladies rénales, notamment la glomérulonéphrite. Cette pathologie se manifeste par la présence de protéines dans les urines (protéinurie), une hypertension artérielle et, à long terme, une insuffisance rénale chronique.
Des complications cutanées telles que le purpura, les éruptions érythémateuses ou l’urticaire chronique peuvent être liées à une infection par le VHB. Ces symptômes résultent souvent d’un dysfonctionnement immunitaire induit par la persistance du virus dans l’organisme.
Certaines personnes atteintes d’hépatite B chronique présentent des douleurs articulaires diffuses, voire une polyarthrite. Ces signes peuvent précéder les symptômes hépatiques et sont parfois confondus avec d'autres maladies auto-immunes.
Rare mais grave, cette complication survient lorsque des cryoglobulines (protéines anormales) circulent dans le sang, provoquant une inflammation des petits vaisseaux sanguins. Elle peut entraîner des atteintes cutanées, neurologiques et rénales.
Plusieurs éléments augmentent la probabilité de développer des complications de l'hépatite B :
Un antécédent familial de cancer du foie
Le meilleur moyen de limiter les complications est de détecter l’infection le plus tôt possible. Un dépistage systématique est recommandé pour les personnes à risque, notamment les professionnels de santé, les usagers de drogues injectables, les personnes vivant en zones de forte endémie ou ayant eu des rapports sexuels non protégés avec plusieurs partenaires. Le diagnostic repose sur des tests sanguins permettant de détecter l’antigène HBs, les anticorps anti-HBs et anti-HBc, ainsi que la charge virale.
Chez les patients chroniquement infectés, un traitement antiviral (entécavir, ténofovir) peut ralentir la progression de la maladie, réduire la charge virale et prévenir l’apparition de complications hépatiques. Ces traitements sont généralement prescrits à vie et nécessitent une surveillance régulière.
Le vaccin contre l’hépatite B est l’un des plus efficaces disponibles. Il est recommandé pour tous les nourrissons, les adolescents non vaccinés, les professionnels de santé et les personnes à risque. La vaccination permet non seulement d’éviter l’infection initiale mais aussi, indirectement, de prévenir toutes les complications de l'hépatite B.
Un patient porteur chronique du VHB doit bénéficier d’un suivi médical rigoureux. Celui-ci inclut :
Le dépistage du cancer du foie en cas de cirrhose
L’hépatite B peut se transmettre de la mère à l’enfant au moment de l’accouchement. Cette transmission verticale augmente considérablement le risque d’hépatite B chronique chez le nouveau-né. Une prise en charge adaptée (traitement antiviral de la mère et vaccination immédiate de l’enfant) permet de réduire ce risque à moins de 5 %.
La co-infection VHB/VIH complique la prise en charge et accélère l’évolution vers la cirrhose ou le cancer. Le choix du traitement doit tenir compte de l’interaction entre les deux virus, et les recommandations thérapeutiques doivent être scrupuleusement suivies.
Les complications de l'hépatite B ne sont pas une fatalité. Grâce à la prévention vaccinale, au dépistage ciblé et aux traitements antiviraux modernes, il est aujourd’hui possible de limiter considérablement les risques. Une prise en charge personnalisée et un suivi médical régulier permettent de contrôler l’évolution de la maladie et d’éviter les issues les plus graves. Si vous êtes concerné(e) ou à risque, parlez-en à votre professionnel de santé ou réalisez un dépistage en laboratoire.
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